13/01/2008
A côté de la plaque
Où l’on reparle de la réforme dictée par l’Union Européenne qui souhaitant harmoniser les plaques minéralogiques, attribuera à partir du 1er janvier 2009 un numéro à vie pour les véhicules neufs. Cette décision aura pour conséquence de rendre facultative la mention du département. Tout fout le camp ma pauvre dame. Et je me souviens. Je me dépêche d’écrire tous mes souvenirs pour un jour, pouvoir les compiler et en faire mes Mémoires, avant que la mienne ne me lâche. Donc, je me rappelle, nous partons en vacances dans la voiture de papa, disons qu’il s’agit de l’époque où il avait une 203 Peugeot, noire, toute en courbes voluptueuses, avec les flèches articulées sortant de la carrosserie quand on voulait signaler qu’on tournait à droite ou à gauche ! Avant la Peugeot il avait une Renault Juva 4, dont à part le nom mystérieux il ne me reste aucune image en tête. Les parents sont à l’avant, mon père au volant et ma mère la carte routière sur les genoux. Ma sœur et moi à l’arrière regardons filer le paysage, un platane, un bout de champ, un platane, un bout de champ, etc. Parfois papa s’énerve, « Regardez-moi ce Breton, il double sans mettre sa flèche ! », « Il est têtu cet Alsacien, ça fait un quart d’heure qu’il cherche à me dépasser ! ». J’étais stupéfait autant qu’intrigué, comment mon père qui ne connaissait pas ces conducteurs pouvait-il deviner leur origine ? Quand il m’expliqua que les plaques minéralogiques n’étaient pas une succession de chiffres et lettres aléatoires, mais qu’elles trahissaient le département où le véhicule était enregistré, je n’eus plus qu’une hâte, ce fût de savoir par cœur les départements et leurs codes administratifs. Tout petit j’étais déjà du genre méthodique, aussi j’en dressais sur une feuille de cahier la liste que je tins longtemps serrée dans mon portefeuille. D’ailleurs, jusqu’à l’adolescence ou presque, adepte des listes, j’avais aussi sur moi la liste de tous les pays avec leur capitale. Avec mes antisèches, j’étais toujours prêt à répondre à la question d’un passant « Quelle est la capitale de l’Islande ? » par exemple. Soit le passant était très cultivé, soit il s’en fichait, mais personne ne m’a jamais rien demandé, si ce n’est l’heure éventuellement, mais dans ce cas le truc des listes n’était pas adapté, je le reconnais. Mais pour les départements, j’étais devenu calé. Il faut dire que la liste commençait bien, le 01 c’est l’Ain ! Ca encourageait. Ain, Aisne, Allier fastoche. Les régions où nous allions en vacances aussi, Finistère 29, Landes 40 etc. A l’époque nous habitions Paris donc 75, avant que nous ne déménagions vers le 78 … mais désolé ce n’étaient pas les Yvelines ! Ah ! Ah ! Ah ! Vous êtes bien eus ! De mon temps le 78 correspondait à la Seine et Oise ! Rien n’est immuable. C’est donc ainsi, dans la voiture familiale, que j’ai appris la géographie. L’année prochaine, fini tout cela, les plaques des bagnoles seront aussi poétiques que des codes barre et de toute façon plus personne n’apprend la géographie si ce n’est quelques maniaques. D’ailleurs je crois avoir lu ces jours-ci, que la commission de réforme de l’Administration présidée par Jacques Attali, conseillait de supprimer les départements, alors …
14:25 Publié dans Echos de ma vie, Echos du monde | Tags : Plaques minéralogiques, départements, Jacques Attali, géographie, Peugeot, Renault, 203 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | | |